En prélude à la rétrospective du photographe français Mathieu Pernot, le Musée Juif de Belgique présente à partir du 30 avril une exposition de groupe avec des œuvres d’Armando Andrade Tudela, Marianne Berenhaut, Heidi Bucher, Miriam Cahn, Latifa Echakhch, Sigalit Landau, Alina Szapocznikow, Naama Tsabar et Lawrence Weiner.

Une proposition d’Eloi Boucher en collaboration avec le Musée Juif de Belgique

Ellis Island est « cet étroit banc de sable à l’embouchure de l’Hudson », un îlot face à Manhattan. Il a été l’entrée principale de nombre de communautés arrivant sur le sol américain entre 1892 et 1924. Près de seize millions d’émigrants – majoritairement d’Europe mais aussi de pays arabes – y sont passés en transit et ont été amené à subir toute une série d’examens médicaux et psychologiques, mais aussi à changer d’identité. Georges Perec, écrivain d’origine juive polonaise, nous offre une description minutieuse de ce « non-lieu » dans un texte écrit en 1979. Un lieu utopique où on s’oublie, où le corps et l’identité se transforment, un lieu où on laisse aussi place aux rêves et à l’espoir d’un monde meilleur.

Dans la suite du récit de Perec, l’exposition au Musée Juif de Belgique nous concentre sur la manière dont les artistes contemporains traitent le thème de l’exil et comment ils confrontent le monde en tant que lieu de dispersion, d’enfermement et d’errance. Ellis Island explore le déracinement et l’émigration comme un état mental ou physique, mais aussi comme un « catalyseur » de création où sont mis en œuvre des processus artistiques d’assemblage et de fragmentation.

Naama Tsabar, Melody of Certain Damage #6, 2018 © Dvir Gallery