Plongez en vidéo dans There Is a Crack in Everything : l’exposition qui transforme le Musée Juif de Belgique
Découvrez l’exposition There Is a Crack in Everything à travers les regards de Barbara Cuglietta (directrice et curatrice), Martin Germann (commissaire invité) et Ariane Defrain (curatrice). Ils partagent leur vision, leur démarche et les questions qui ont façonné cette exposition unique.
Réunissant plus de 25 artistes internationaux, l’exposition explore l’identité, la mémoire et l’appartenance à travers des gestes fragiles, des matériaux subtils et des récits profondément personnels. Alors que le Musée Juif de Belgique se prépare à de grands travaux, ses espaces vidés deviennent un lieu de transformation, un laboratoire vivant où le passé resurgit comme un palimpseste et où chaque fissure devient une possibilité.
Inspirée par la phrase de Leonard Cohen “There’s a crack in everything, that’s how the light gets in”, l’exposition nous invite à voir la fragilité comme une ressource, un espace de lumière, de lien et de résilience.
🗓 Exposition visible jusqu’au 14 décembre 2025 – ne la manquez pas !
« There Is a Crack in Everything » réunit plus de vingt-cinq artistes internationaux dont les pratiques associent émotion et forme à des questions d’appartenance, d’identité et de mémoire. Des violences visibles aux silences imposés, des atteintes à la vie à la vulnérabilité des milieux qui nous entourent, les artistes explorent la condition humaine dans ses tensions comme dans ses possibles, et transforment ces réalités en imaginaires de résistance, de déplacement et de réinvention.
Quelques mois avant sa démolition et sa rénovation complète, le Musée Juif de Belgique se trouve à un moment charnière. Ses salles vides deviennent des espaces d’attente et de transformation, où l’exposition se déploie comme une conversation entre artistes dont les œuvres questionnent, déplacent ou recomposent nos manières d’habiter le monde et de nous relier aux autres. Agissant comme un palimpseste, le bâtiment – tour à tour maison privée, école allemande, prison militaire, entrepôt d’instruments de musique, puis musée – se transforme en métaphore d’un monde en recomposition, où le présent ne peut totalement échapper au passé.
Dans la sobriété de leurs matériaux et de leurs dispositifs, les œuvres mettent en lumière la force des traces fragiles et la précision des gestes minutieux qui donnent sens et présence. Chaque salle devient un laboratoire sensible : l’absence se fait langage et l’indétermination devient matière à création. Les artistes ne proposent ni réponses toutes faites ni consolation immédiate, mais invitent à habiter les différences avec lucidité et attention. L’exposition affirme que la fragilité n’est pas un manque, mais une ressource, et qu’elle reflète la condition partagée de toutes les institutions culturelles aujourd’hui.
Le titre de l’exposition, emprunté à Leonard Cohen – There’s a crack in everything, that’s how the light gets in – rappelle que chaque fissure porte en elle destruction et lumière : elle suggère de nouvelles manières de se tenir au monde et d’entrer en relation avec ce qui nous entoure.
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Un projet du Jewish Museum In/Out, porté par sa directrice Barbara Cuglietta, en collaboration avec le commissaire invité Martin Germann.
Avec Aaron Amar Bhamra, Adrien Vescovi, Akane Saijo, Alma Feldhandler, Ari Benjamin Meyers, Christiane Blattmann, Edith Dekyndt, Ethan Assouline, Gustav Metzger, Jean Katambayi Mukendi, Jochen Lempert, John Giorno, Kanitha Tith, Marianne Berenhaut, Mariko Matsushita, Michael Van den Abeele, Mira Mann, Mire Lee, mountaincutters, Oototol, Pélagie Gbaguidi, Prinz Gholam, Raha Raissnia, Richard Moszkowicz, Stéphane Mandelbaum, Wei Libo, Yalda Afsah, Yuyan Wang.
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Ville de Bruxelles, de la Région de Bruxelles-Capitale, de la COCOF, de la Loterie Nationaleet de la Casa de Velázquez.
Plongez au cœur de l’exposition lors d’une visite guidée unique. Découvrez le travail de 7 artistes soigneusement sélectionnés, représentatifs de l’esprit de l’exposition, dans une ambiance intimiste et conviviale.
Le Musée Juif de Belgique s’installe au Art et Marges Musée avec l’exposition “Aussi loin qu’ici”.
Pour le deuxième volet de l’exposition, le Musée Juif de Belgique propose un dialogue inédit autour de la mémoire et du territoire.
Avec Fool’s Paradise, Angyvir Padilla (1987, Venezuela) compose un paysage fragmenté où se mêlent exil, perte et matière. Au sol, du charbon noir, résidu brûlé, accueille des formes en céramique, comme des corps sur le point de s’effondrer mais qui tiennent encore. Ce territoire instable est traversé par une voix, celle de l’artiste, chantant une mélodie vénézuélienne. Le paysage devient un espace affectif et politique, traversé par les ruines, les souvenirs et les reconstructions. Entre ici et ailleurs, entre présence et absence, Padilla invente un « chez soi » mouvant, façonné par les traces et les gestes du quotidien.
Chez Jim Kaliski aussi (1929-2015, Belgique), le territoire s’érige en champ de mémoire et de résistance. Sa première série (Haïm d’Etterbeek, 1990-1999) renvoie à l’expérience fondatrice de l’enfance, marquée par la Shoah : enfant juif caché, il échappe à la déportation, tandis que son père est assassiné à Auschwitz. Plus tard, il se tourne vers le dessin en autodidacte, à plus de soixante ans, comme pour renouer un dialogue avec le monde. Traversées par l’obsession du détail, ses œuvres cherchent à donner forme à l’indicible et à inscrire la mémoire dans le geste. La seconde série(Terreur en Algérie, 1998), dédiée aux violences de l’Algérie des années 1990, étend cette mémoire à d’autres géographies, faisant de l’intime un prisme pour lire les tragédies du 20e siècle. Dans ces dessins, au plus près des êtres et des lieux, Kaliski inscrit une solidarité silencieuse entre les victimes et rappelle que « tous les corps blanchis de tous les génocides se ressemblent et se rassemblent ».
Les pratiques d’Angyvir Padilla et de Jim Kaliski, formellement éloignées, se rejoignent dans une même attention au territoire comme lieu du souvenir. L’ailleurs s’entrelace à l’ici, les traces du passé traversent le présent, l’intime devient Histoire. Le souvenir n’est plus seulement un témoignage, mais un acte de résistance – une manière d’habiter autrement le temps présent. Reste pourtant une question lancinante : comment se sentir chez soi dans un monde marqué par le déplacement et la perte ?
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Angyvir Padilla (1987, Venezuela)est une artiste qui combine fréquemment des œuvres installatives avec de la sculpture, de la performance, de la photo, la vidéo et le son. Elle prend comme point de départ des éléments domestiques provenant de sa jeunesse au Venezuela, qu’elle transpose dans un environnement différent : elle cherche à recréer l’impression d’une intimité familiale afin de garder une trace de ce qui a un jour existé, tout en ouvrant sur de nouveaux récits de réconciliation personnelle. La question de la migration est abordée par le biais de son expérience propre, mais aussi parfois à travers des figures féminines de sa famille, ainsi que par l’usage de la voix et de la matière comme vecteurs de mémoire. Reprenant vie dans un autre contexte culturel, ces traces personelles interrogent la manière dont les expériences du passé permettent de s’ancrer dans le monde.
Jim Kaliski(1929 – 2015, Belgique) est un artiste autodidacte dont le parcours est profondément marqué par la Shoah. Né dans une famille juive, il est contraint de se cacher pour échapper à la déportation, tandis que son père est arrêté et assassiné à Auschwitz. Cette expérience vécue à l’adolescence le marquera toute sa vie, mais ce n’est qu’à l’âge de soixante ans qu’il se lance dans le dessin pour (se) raconter. Hypermnésique, il témoigne des violences de son siècle comme une manière de transcender son expérience personnelle. Ses milliers de planches rappellent, selon ses mots, que « tous les corps blanchis de tous les génocides se ressemblent et se rassemblent dans la puanteur et l’abomination ».
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VERNISSAGE
JEUDI 13·11·2025 18:00—20:30
Entrée libre
Avec les œuvres de Yassir Amazine, Aimé Bahati, Nour Ben Slimane, Sergio Carrasco Olave, Georges Cauchy, Sylvain Corentin, Adam Cicherski, Sylvain Cosijns, Heide De Bruyne, Germana Dragna, Sebastián Ferreira, Michael Golz, Juanma Gonzalez, Richard Greaves, Julie Hascoët, Josef Hofer, Jeroen Hollander, Jim Kaliski, Côme Lequin, Maxime Mormont, Raphaël Michel, Ludovic Mennesson, Mark Anthony Mulligan, Michaël Mvukani Mpiolani, Fernando Oreste Nannetti, Helmut Nimczewski, Angyvir Padilla, Adèle Pion, André Prues, Melina Riccio, André Robillard, Jean-Pierre Rostenne, Marie Steins, Mohammed Targa, Donatien Toma Ndani Djemelas, Koki Ueshima, Warren Van Ess, Willem Van Genk, Gérard Van Lankveld, Marc Vervloet.
Dernière exposition du Musée Juif de Belgique avant la fermeture pour travaux fin 2024, Passage est une réflexion sur l’idée de transformation. Elle explore la manière dont le spirituel se mêle à la vie profane, comment le rite s’allie à l’ordinaire, ce qu’il se passe quand l’intime et le collectif se nouent.
L’exposition se compose de trois parcours complémentaires. Le premier nous plonge dans l’univers de Charlemagne Palestine. Dans une installation intitulée « AA BATT BEARR BARR MITZVAHH INN MESHUGAHLANDDD », l’artiste réinterprète le passage à l’âge adulte dans la tradition juive. Ancré dans l’héritage du schmattès, mot yiddish qui désigne le chiffon ou la fripe, il réinvente les gestes de collecte, de couture et de raccommodage du tissu qui marquent l’histoire des mondes juifs.
En écho aux assemblages de Charlemagne Palestine, le deuxième parcours propose un dialogue autour du textile, en croisant les collections du Musée Juif de Belgique, celles du Centre de la Culture Judéo-Marocaine et les interventions de quatre artistes contemporains : Jennifer Bornstein, Richard Moszkowicz, Elise Peroi, Arlette Vermeiren. Ce jeu d’associations libres rappelle que le travail du textile est, en soi, une pratique rituelle. La place des femmes y est centrale. Il montre aussi que les tissus ne sont jamais de simples parures : ils sont tour à tour des lieux de mémoire, les symboles d’une célébration, ou des accès au sacré.
À travers un programme de performances, le troisième parcours interroge la résurgence contemporaine des croyances et des rites.Hilal Aydoğdu, David Bernstein, Barbara Salomé Felgenhauer, et Zinaïda Tchelidze repensent ici l’espace muséal, pour créer un laboratoire intime et sensoriel, dans une tentative de réenchantement du monde.
Geste symbolique, Passage n’est pas seulement le point final d’un programme d’expositions déployé dans ce bâtiment depuis plus de vingt ans. Cette exposition est aussi un questionnement sur le nouveau Musée Juif à venir, qui imaginera, lui aussi, de nouvelles formes de passage.
Langes de circoncision, Arlon, 1843, 1888, 1875, Anvers, 1802Jennifer Bornstein, New Rubbing, 2016Richard Moszkowicz, Sans titre, 2015-2019Arlette Vermeiren, Le plaisir des noeuds et des couleurs, 2024Elise Peroi, Tisseuses, 2017Gan Eden Rackle, Alsace (France), 1950-1980
Ce printemps, le Musée Juif de Belgique et Paul Dahan du Centre de la Culture Judéo-Marocaine (CCJM) sont ravis de vous présenter l’exposition «Tanger. Ville mythique».
À travers une collection diversifiée d’archives et d’œuvres d’art du CCJM, les visiteurs sont conviés à un voyage captivant à travers le temps et l’espace pour explorer la vibrante ville deTanger, renommée pour sa riche histoire et sa diversité culturelle.
Passerelle entre l’Afrique et l’Europe, phare occidental de la Méditerranée, Tanger a toujours occupé une place à part dans l’histoire du royaume du Maroc. Son emplacement stratégique en fait un lieu convoité depuis l’Antiquité par les grands empires et conquérants, invasions successives qui ont façonné ses coutumes et traditions. On décèle d’ailleurs dans son artisanat les réminiscences de ces influences, richesse culturelle perceptible autant dans son art du costume que dans sa bijouterie locale. La cohabitation de différentes sociétés et religions en son sein – Musulmans, Juifs et Européens – en fait un espace cosmopolite et unique au Maroc, tourné vers l’Europe. Entre terre, mer et océan, celle qu’on surnomme « la Perle du Nord » offre des paysages inspirants qui attirent les artistes : peintres, photographes ou cinéastes venus s’imprégner de son atmosphère unique. Mais Tanger est aussi active sur le plan politique et diplomatique, théâtre de plusieurs évènements majeurs de l’histoire de l’Afrique du Nord à travers les siècles, que le parcours de l’exposition restitue.
NOCE JUIVE AU MAROC Delacroix Eugène (d’après), 1850GRANDE ROBE DE MARIÉE Keswa l’Kbira, 1900SOLDAT RIFFAIN, Wilson, Georges Washington, 1880ZELIKA (SOL HATCHUEL) Huysmans, Jan Baptist (1826-1906), 1890UNE AMBASSADE MAROCAINE DANS LA COUR DES LIONS À GRENADE, EN VOYAGE POUR SIGNÉ LE TRAITÉ DE MADRID, 1880BOUCLES D’OREILLES Khoras Kbach, XVIIIe
À partir du 29 septembre 2023, le Musée Juif de Belgique présente une exposition consacrée au photographe Erwin Blumenfeld (1897-1969). Connu pour ses clichés de mode à la créativité exceptionnelle, Blumenfeld est l’auteur d’une œuvre polymorphe où se mêlent inspirations dadaïstes, engagements politiques et expérimentations artistiques.
Présentant plus d’une centaine de photographies, l’exposition revient sur le destin de ce juif berlinois qui fait partie des avant-gardes culturelles à Amsterdam, puis à Paris, avant de connaître les camps d’internement lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale. Parvenant in extremis à se réfugier à New York en 1941, il y mène une carrière à succès, marquée par une libre exploration de formes et de couleurs.
Dans son project space, le Musée Juif de Belgique présente les peintures de Shoshana Walfish (°1988), artiste canadienne basée à Bruxelles. L’exposition porte sur les recherches menées par l’artiste autour de la représentation du corps féminin, en deux parties. Enracinées dans la tradition picturale classique, ses œuvres varient en échelle et en style, de la figuration sculpturale à l’abstraction figurative.
Shoshana Walfish questionne l’idée de la femme-objet et des objets en tant que corps féminins. Entre surréalisme et absurde, elle interroge le regard, l’objectification, ainsi que les récits produits par l’histoire et par l’histoire de l’art. Dans une seconde série, elle explore les allusions esthétiques luxuriantes associées aux organes corporels, tissant ainsi des liens entre la corporalité, le monde naturel, la science et la société.
The Sugar Pot (2021)Symbiogenesis (2022)Fig from Thistles (2023)Elder’s Circle (2021)
Chantal Akerman, Marianne Berenhaut, Sarah Kaliski et Julia Pirotte sont artistes. L’une réalise des films, l’autre des sculptures. Une autre est peintre, la dernière est photographe. Ce sont quatre femmes juives. Issues de différentes générations, elles ont émigré ou sont nées de parents apatrides qui ont fui l’Europe de l’Est et les persécutions dans les années 1930. Toutes les quatre ont habité Bruxelles et ont en commun d’avoir vécu – directement, ou à travers leurs proches – l’Occupation, d’avoir vu et subi les déportations, d’avoir traversé le désastre.
Chantal, Marianne, Sarah et Julia sont sœurs. Sœurs d’autres parents. Elles ont survécu, ou simplement vécu, grâce à la résilience des leurs. À l’instar de Ruth Elias, Ada Lichtman, Paula Biren et Hanna Marton, LesQuatre sœurs revenues des camps de la mort dont le cinéaste Claude Lanzmann avait recueilli les témoignages à la fin des années 1970, elles ont en partage l’expérience de la Shoah. Elle sont dépositaires d’une mémoire, faite d’autant de récits que d’absences et de paroles lacunaires. Une faille, un silence, une hantise qu’elles ont reçu en héritage.
Artistes, elles ont fabriqué des œuvres, des langages, des manières de voir dans et autour de ce trou dans l’Histoire, dans leur histoire. Évoluant chacune dans un monde singulier, Chantal, Marianne, Sarah et Julia se sont parfois croisées, aperçues au détour d’une exposition d’une projection. Femmes, elles se sont construites avec une force et un engagement qui en font aujourd’hui des modèles de vie et de liberté. Juives, elles se sont interrogées sur le poids de l’appartenance et de la transmission, sur les puissances d’une culture éparse et diasporique.
Four Sisters est une exposition chorale, qui suit le regard de ces quatre figures, dont les existences, mises bout à bout, couvrent un siècle entier d’Histoire et où s’entremêlent des évènements, des lieux, des destructions, des émancipations, des transformations politiques et des expérimentations intimes. Mêlant œuvres et archives, images et textes, présentations monographiques et arrangements collectifs, Four Sisters entrecroise les fils de ces récits de vie, à la manière d’un tissage. Ce tissage s’étend jusque dans le présent, à travers la participation ponctuée d’artistes d’une plus jeune génération. A l’intérieur de Four Sisters, dans les détails et les plis, les souvenirs se mêlant à la fiction, il y a des gestes, des temps et des fragments dont les échos résonnent et composent de nouveaux motifs, à l’instant d’une mémoire qui ne peut se former que dans le partage.
Ce projet d’exposition est réalisé en partenariat avec Bozar, Musée de la Photographie de Charleroi, Fondation Chantal Akerman, Polish Institute Brussels, Galerie Loeve&Co, Jewish Historical Institute, Dvir Gallery, Marian Goodman Gallery.
Artiste peintre « métaphysique » dont la sensibilité du trait transcende les supports, Sarah Kaliski dé-multiplie le(-s) corps au travers d’une peinture aussi sensuelle que poétique et marquée par l’Histoire.
Née en 1941 à Bruxelles et morte en 2010 à Paris, Sarah Kaliski est la benjamine d’une fratrie de quatre enfants qui s’illustrent dans le domaine des arts. D’origine juive et polonaise, la famille Kaliski grandit en Belgique et subit les drames du XXème siècle, dont la perte de leur père déporté à Auschwitz. Dès lors, on observe dans le travail de Kaliski la récurrence thématique des supplices infligés par les nazis, la culture et l’identité belge, les violences envers les enfants ainsi que la liberté sexuelle des femmes.
Julia Pirotte
Artiste et combattante, le poignant travail photographique de Julia Pirotte est l’un des rares et précieux témoignages visuels de la Résistance.
Née en 1907 en Pologne, Julia Pirotte, doit fuir son pays en raison de ses idées politiques communistes. Elle se réfugie en Belgique où on lui offre son premier appareil photographique. Pirotte ne cessera de photographier son quotidien de résistante. En 1940, elle s’enfuit et rejoint la France libre afin de poursuivre ses activités de résistante et prend de nombreuses photographies documentant la vie quotidienne sous le régime de Vichy. Après la guerre, elle regagne la Pologne où elle assiste aux massacres de Kielce qu’elle immortalise dans une série photographique bouleversante. Elle poursuit jusqu’à la fin de sa vie sa pratique documentaire tout en enseignant ce médium à la jeune génération polonaise. Elle meurt à Varsovie à l’âge de 92 ans.
Marianne Berenhaut
Les installations de Marianne Berenhaut se dévoilent aux spectateurs comme un rebut. Elles semblent former un point d’interrogation où toute tentative de réponse s’évapore. Jamais fixes, toujours mouvantes, ses sculptures sont des énigmes où viennent s’entrechoquer un fragile et saisissant assemblage de récits, d’identités et de mémoire.
Née à Bruxelles en 1934, Marianne Berenhaut est séparée de sa famille durant la guerre et trouve refuge avec son frère jumeau dans un orphelinat catholique. Son grand frère et ses parents ne survivront pas Auschwitz.
Au travers de la technique d’assemblage de matériaux éclectiques, le travail sculptural de Marianne Berenhaut adresse les thèmes des traumas, de l’absence et du souvenir. L’équilibre subtile de ses œuvres interrogent l’instabilité des identités, celle des femmes comme celle des objets qui les composent.
Chantal Akerman
Figure incontournable du cinéma moderne, révérée internationalement, Chantal Akerman est sans aucun doute la cinéaste belge la plus incontournable. Un de ses films a récemment été classé « meilleur film de tous les temps » par le magazine britannique « Sight&Sound ».
Née en 1950 à Bruxelles dans une famille juive, Chantal Akerman est élevée par son père et par sa mère, survivante d’Auschwitz, qui marque de son empreinte le travail de la cinéaste.
L’œuvre d’Akerman s’empare autant de la fiction que du documentaire. La temporalité, la féminité et la filiation sont les thématiques récurrentes de son travail. Le regard frontal et vériste qu’Akerman pose sur un quotidien habité, souvent par des femmes, questionne par les gestes et rituels, les définitions de la féminité et le rapport que l’on entretien avec la mémoire.
Morte en 2015 à Paris, Chantal Akerman fascine plus que jamais tant son œuvre reste, aujourd’hui encore, d’une pertinence et d’une importance primordiales.
Cette exposition propose un regard artistique sur un épisode exceptionnel de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Le 19 avril 1943, le 20e convoi quittait le camp de transit de Malines pour déporter 1 631 Juifs vers Auschwitz. Grâce à des actions de résistance menées à la fois depuis l’intérieur et l’extérieur des wagons, 236 de ces déportés parvenaient à sauter du train qui les destinait à l’extermination.
Revenant sur cet acte de rébellion unique dans l’Europe occidentale sous administration nazie, le photographe Jo Struyven (°Sint-Truiden, 1961) nous donne à voir les paysages qui ont servi de cadre à cette histoire méconnue. Dressant un « mémorial » contemporain, ces photographies sont une réponse à l’indifférence qui caractérise aujourd’hui ces paysages dépouillés, où n’apparaît nulle présence humaine, et qui furent pourtant chargés d’(in)humanité.
Placées en dialogue avec ces photographies, deux peintures de Luc Tuymans (°Mortsel, 1958) évoquent la destruction des Juifs et des Roms d’Europe. De manière réitérée, l’œuvre de Tuymans explore la relation qu’entretiennent les individus avec l’Histoire et les confronte à leur capacité à l’ignorer. La persécution durant la Seconde Guerre mondiale s’érige, à partir de la fin des années 1970, en thématique de sa peinture.
« Écrire un poème après Auschwitz est barbare ». Tel est le constat qu’émettait, en 1949, le philosophe allemand Theodor W. Adorno. À travers deux perspectives issues des arts visuels, c’est cette question de l’(im)possibilité de l’art après la Shoah que pose cette exposition.
Organisée en partenariat avec la Fondation Auschwitz, cette exposition sera accompagnée d’un ouvrage-catalogue (sortie de presse le 19 avril 2023), ainsi que d’un espace pédagogique qui présentera les témoignages d’évadés du 20e convoi de déportation.
Luc Tuymans, Our New Quarters, 1986, huile sur toile, 80,5 x 120 cm (MMK – Allemagne)
Luc Tuymans, Die Wiedergutmachung, 1989. Huile sur carton, montée sur contreplaqué, Huile sur toile ; diptyque, 36,6 x 43 cm, 39,4 x 51,8 cm (Collection privée)
En partenariat avec le PhotoBrussels Festival
Cette Exposition, Femmes marocaines – Entre éthique & esthétique, – création originale du Centre de la Culture Judéo-Marocaine -, revisite les règles d’apparence dans l’esthétique marocaine, explore l’éthique et les coutumes imposées aux femmes ainsi que les motivations – toujours à l’œuvre – de ces usages très codifiés.
Pour la première fois, productions anciennes et créations récentes sont mises en dialogue, dans un riche parcours narratif présentant une grande quantité d’objets datant du XVIème siècle à nos jours: objets traditionnels et cultuels, vêtements, ornements, talismans et bijoux, documents d’archives, photographies et dessins, tableaux orientalistes provenant de la Collection Dahan-Hirsch qui tient une place particulière dans la sauvegarde du patrimoine culturel et civilisationnel du Maroc, dont nous mesurons ici la grande valeur historique et affective.
Amulette pour suspension de verre de synagogue – Khemsa Cuivre jaune Fès 1900 Juives de Mogador M. Girard Essaouira, 1949
Jewish women in fiesta dress John-Frédérick, Lewis 1805-1876 Grande-Bretagne, 1836
Amulette de protection pour voyager Encre sur parchemin Fès, 19èmeGrande robe de mariée – Keswa l’Kbira Rabat, début 20ème
L’exposition Arié Mandelbaum est une création originale du Musée Juif de Belgique. Souvent exposé en Belgique comme à l’étranger, le travail du peintre Arié Mandelbaum (°1939, Bruxelles) n’avait pourtant jamais fait l’objet d’une rétrospective. Pour la première fois, productions anciennes et créations récentes sont mises en dialogue, dans un riche parcours présentant une quarantaine d’œuvres s’étalant de 1957 à 2022.
Fils d’immigrants juifs polonais, Arié Mandelbaum commence à peindre à l’âge de seize ans. Dès 1960, il présente une première exposition personnelle, avant de remporter cinq ans plus tard le prix de la Fondation belge de la Vocation. À l’expressionisme exacerbé de ses débuts, succède à partir des années 1980 une expression plus retenue, donnant naissance à des œuvres à la fragilité troublante qu’il poursuit jusqu’à aujourd’hui.
Les œuvres présentées proviennent des collections du Musée Juif de Belgique, mais aussi d’institutions comme le Musée d’Ixelles, le Musée de la Banque nationale de Belgique ou encore les collections de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Nombre de collections privées ont également été mobilisées, notamment celles de particuliers ou encore la Belfius Art Collection.
L’exposition s’articule en différents chapitres thématiques. On découvre d’abord la manière dont le peintre traite la question de l’intimité et la famille, avant que la politique – la contestation de 1968, la guerre du Vietnam – ne vienne télescoper ces questionnements intérieurs. Le parcours se poursuit par l’exploration de l’autoportrait et du corps, deux thèmes qui montrent comment le travail d’Arié Mandelbaum se transforme en une réflexion sur la trace, l’absence, l’effacement. La violence politique – la torture à Abu Ghraib, l’assassinat de Lumumba – fait alors un retour marqué dans son travail. Au cours des deux dernières décennies, celui-ci est toujours plus marqué par la mémoire de la Shoah – comme un retour du refoulé chez cet enfant caché durant la Seconde Guerre mondiale.
En ouverture de cette exposition, Anass El Azhar Idrissi, photographe marocain vivant à Bruxelles depuis 2002, diplômé de l’école de photographie Agnès Varda, apporte un regard d’aujourd’hui sur Arié Mandelbaum.
Il présente Arié, rue des Grands Carmes, un projet photographique, réalisé entre juillet et septembre 2021, au moment où Arié Mandelbaum est contraint de quitter son atelier et changer de lieu de vie. Ce projet artistique nous projette dans l’intimité d’Arié Mandelbaum et agit telle une fenêtre ouverte sur le devenir de l’artiste et de son œuvre.
Why do you stand at the door? est le résultat d’une recherche menée en 2021 et 2022 par l’artiste ukrainien Nikolay Karabinovych (°1988, Odesa*) au sein du Musée Juif de Belgique. Dans le « Project Space », vidéo, son, textes et installation de cet artiste multidisciplinaire sont mis en dialogue avec des publications des années 1920-1930 préservées dans la bibliothèque yiddish du musée, ainsi qu’avec des objets issus du patrimoine juif.
Le titre de l’exposition Why do you stand at the door? (Pourquoi te tiens-tu devant la porte ?) est extrait de la chanson du folklore yiddish ‘Lomir Zikh Iberbetn’ (Réconcilions-nous). Les paroles sont un appel à l’entente amoureuse, autant qu’une référence à la crainte du départ de l’autre. Le vers est utilisé ici comme une métaphore pour aborder les migrations des communautés juives d’Europe de l’Est, un nomadisme forcé qui se lit également dans les livres en yiddish conservés au Musée Juif de Belgique. Ces ouvrages constituent un point de départ pour l’exploration poétique d’une mémoire collective oubliée. L’attention se porte en particulier sur les témoignages des femmes, des autrices yiddish de l’entre-deux-guerres dont les livres mettent en lumière cette histoire de migrations mise de côté par les récits et mythes nationaux.
À travers cette proposition menée en partenariat avec la commissaire d’exposition Patricia Couvet (°1994, Paris), Nikolay Karabinovych cherche à faire dialoguer objets et documents d’archives avec des sources non référencées par les institutions, en vue de valoriser ce qui n’est pas perceptible et d’en exhumer des narrations invisibilisées. Sa démarche permet la réécriture d’une histoire collective, au moment où l’un des fondements de cette histoire, le yiddish, langue diasporique par excellence, semble en voie de disparaître. Elle offre aussi un cadre pour comprendre les expériences personnelles des migrations forcées d’hier et d’aujourd’hui. Elle nous rappelle que l’artiste se veut, à chaque époque, témoin de son temps : source critique de l’historiographie, il rend visible les fêlures d’une histoire dont on ne peut ignorer qu’elle se déroule tous les jours à Kyiv, Odesa, Bucha, Kharkiv ou encore Mariupol.
* La plupart des noms des villes ukrainiennes ont été historiquement traduites à partir du russe vers d’autres langues. Dans ce texte et dans l’exposition, le parti pris est de garder le nom des villes en ukrainien dans une approche décoloniale.
Nikolay Karabinovych. (Photographie : Christopher Pugmire)
Nikolay Karabinovych (1988, Odesa, Ukraine) vit et travaille à Bruxelles et à Kiev. L’artiste travaille sur divers médias, tels que la vidéo, le son, le texte et la performance. En 2017, il a été assistant curateur à la 5e Biennale d’Odesa. En 2018 et en 2020, il a reçu le premier prix spécial du PinchukArtCentre (Kyiv). À partir de 2019, il étudie au Higher Institute for Fine Arts (HISK), à Gand. Sont travail a été exposé à M HKA – Anvers (BE), au PinchukArtCentre (UA), au Jewish Museum and Tolerance Center Moscow (RU), ainsi qu’au Museum of Modern Art, Odesa (UA).
Jacques Aron (Anvers 1933). Architecte et urbaniste, il a enseigné l’histoire et la théorie de ces disciplines. Professeur honoraire de l’Enseignement supérieur, il se consacre depuis toujours à l’écriture et aux arts visuels. Il est également auteur de nombreux ouvrages traitant d’architecture, de philosophie, de la judéité et de la condition juive, particulièrement dans les pays de culture germanique.
A partir des années 1990, il s’essaye au collage d’abord papier mais bientôt numérique. Cette pratique artistique vient conforter et compléter ses recherches sur une conception philosophique globale consacrée à la condition juive européenne.
Passionné de peinture et d’histoire de la peinture occidentale, cet artiste autodidacte s’est saisi d’une opportunité créative : la sculpture posée sur la plage d’Ostende de l’artiste Kris Martin qui reprend, en acier oxydé, la forme de l’encadrement du polyptyque de l’Agneau Mystique des frères Van Eyck.
L’autel de la plage à Ostende est un clin d’œil tiré du nom que Kris Martin a donné à sa sculpture plantée sur la plage devant l’hôtel du Palais des Thermes. Ce cadre vide offre aux promeneurs la possibilité de l’utiliser comme autant de fenêtres évoquant différents paysages de marines qui évoluent, au gré de la luminosité du jour et des saisons.
Ou peut-être est-il pour eux une énigme, ou encore une structure leur permettant de l’utiliser comme support d’exercices physiques, voire d’y prendre une souvenir photo, ou de s’auto photographier à l’ère contemporaine des selfies ?
Dans cette série de collages, il rapproche l’idée du cadre vide à celle de la mort de Dieu, telle qu’écrite notamment par Nietzsche. Le cadre devenu béant, il laisse la possibilité à l’imaginaire de l’artiste collagiste d’y placer une multitude de thèmes tirés parfois d’œuvres d’autres peintres célèbres tels Ensor, Magritte, Bruegel, Poussin, Géricault, Millet, et d’autres, qui côtoient avec beaucoup d’humour certains personnages des frères Van Eyck ou encore d’autres thèmes nés de sa grande culture littéraire.
A travers les différentes œuvres proposées, le visiteur est invité à tenter de découvrir quels artistes figurent dans quels collages.
Le Musée Juif de Belgique a le plaisir de présenter une nouvelle exposition consacrée à l’artiste conceptuel américain Sol LeWitt (1928-2007). L’exposition est organisée par Barbara Cuglietta et Stephanie Manasseh en collaboration avec la succession de l’artiste.
À travers une sélection unique de Wall Drawings (dessins muraux), d’œuvres sur papier, de gouaches, de structures et d’archives datant des années 1960 aux années 2000, cette exposition vise à mettre en lumière la diversité et l’unité dans la production prolifique de Sol LeWitt. Elle présentera une double « première » : une exploration de son héritage juif et une enquête sur ses liens avec la Belgique. Elle s’accompagnera, en outre, du lancement de la nouvelle application Sol LeWitt créée par Microsoft.
L’exposition
Né à Hartford (Connecticut) dans une famille d’immigrants juifs venus de Russie, Solomon (Sol) LeWitt est l’un des pionniers de l’art conceptuel et minimal, réputé notamment pour ses Wall Drawings (dessins muraux). Bien qu’il ne soit pas religieux, menant une vie sécularisée, Sol LeWitt entretient tout au long de sa vie des liens discrets mais tenaces avec son héritage juif. Dans les années 1990, il s’engage plus activement au sein de sa communauté à Chester (Connecticut) jusqu’à en concevoir la nouvelle synagogue de la Congrégation réformée Beth Shalom Rodfe Zedek qui sera inaugurée en 2001. Pour Sol LeWitt, la conception d’une synagogue relevait d’« un problème de formes géométriques dans un espace qui se conforme aux usages du rituel » . À l’appui d’archives, de dessins, de photographies et de témoignages, l’exposition explore la genèse de ce projet majeur, resté jusqu’à aujourd’hui peu connu du grand public.
L’exposition aborde également un autre aspect oublié de la carrière de Sol LeWitt : les relations étroites que l’artiste a développées tout au long de sa carrière avec des collectionneurs, des galeristes et des artistes basés en Belgique. Seront présentés, entre autres, le Wall Drawing #138, réalisé pour la première fois à Bruxelles dans la galerie MTL – qui joua un rôle pionnier dans l’introduction de l’art conceptuel en Belgique -, mais également la collaboration de Sol LeWitt avec l’architecte Charles Vandenhove pour l’aménagement du Centre Hospitalier Universitaire de Liège.
Toutes les œuvres montrées dans l’exposition sont issues de collections publiques et privées belges, ainsi que de la Collection LeWitt. Quant à la réalisation des Wall Drawings, directement sur les murs du Musée Juif de Belgique, elle est l’occasion d’une expérience participative exceptionnelle, rassemblant aux côtés de dessinateurs professionnels de l’atelier LeWitt de jeunes artistes et étudiants en art plastique basés à Bruxelles. Pour chaque dessin mural, des équipes sont constituées autour d’un assistant professionnel qui accompagne et guide les apprentis. Cette initiative pédagogique est une opportunité unique pour ces derniers d’être associés au processus de création d’un des plus grands artistes américains.
Enfin, l’exposition au Musée Juif de Belgique est l’occasion de lancer en Europe une application pour smartphone dédiée à l’artiste et à son œuvre, développée par Microsoft avec la Collection LeWitt. Fidèle à la volonté de Sol LeWitt de rendre l’art accessible à toutes et tous, cette application offrira aux visiteurs une expérience immersive et éducative inédite.
Le Musée Juif de Belgique a le plaisir de présenter une nouvelle exposition consacrée à l’artiste conceptuel américain Sol LeWitt (1928-2007). L’exposition est organisée par Barbara Cuglietta et Stephanie Manasseh en collaboration avec la succession de l’artiste.
À travers une sélection unique de Wall Drawings (dessins muraux), d’œuvres sur papier, de gouaches, de structures et d’archives datant des années 1960 aux années 2000, cette exposition vise à mettre en lumière la diversité et l’unité dans la production prolifique de Sol LeWitt. Elle présentera une double « première » : une exploration de son héritage juif et une enquête sur ses liens avec la Belgique. Elle s’accompagnera, en outre, du lancement de la nouvelle application Sol LeWitt créée par Microsoft.
L’exposition
Né à Hartford (Connecticut) dans une famille d’immigrants juifs venus de Russie, Solomon (Sol) LeWitt est l’un des pionniers de l’art conceptuel et minimal, réputé notamment pour ses Wall Drawings (dessins muraux). Bien qu’il ne soit pas religieux, menant une vie sécularisée, Sol LeWitt entretient tout au long de sa vie des liens discrets mais tenaces avec son héritage juif. Dans les années 1990, il s’engage plus activement au sein de sa communauté à Chester (Connecticut) jusqu’à en concevoir la nouvelle synagogue de la Congrégation réformée Beth Shalom Rodfe Zedek qui sera inaugurée en 2001. Pour Sol LeWitt, la conception d’une synagogue relevait d’« un problème de formes géométriques dans un espace qui se conforme aux usages du rituel » . À l’appui d’archives, de dessins, de photographies et de témoignages, l’exposition explore la genèse de ce projet majeur, resté jusqu’à aujourd’hui peu connu du grand public.
L’exposition aborde également un autre aspect oublié de la carrière de Sol LeWitt : les relations étroites que l’artiste a développées tout au long de sa carrière avec des collectionneurs, des galeristes et des artistes basés en Belgique. Seront présentés, entre autres, le Wall Drawing #138, réalisé pour la première fois à Bruxelles dans la galerie MTL – qui joua un rôle pionnier dans l’introduction de l’art conceptuel en Belgique -, mais également la collaboration de Sol LeWitt avec l’architecte Charles Vandenhove pour l’aménagement du Centre Hospitalier Universitaire de Liège.
Toutes les œuvres montrées dans l’exposition sont issues de collections publiques et privées belges, ainsi que de la Collection LeWitt. Quant à la réalisation des Wall Drawings, directement sur les murs du Musée Juif de Belgique, elle est l’occasion d’une expérience participative exceptionnelle, rassemblant aux côtés de dessinateurs professionnels de l’atelier LeWitt de jeunes artistes et étudiants en art plastique basés à Bruxelles. Pour chaque dessin mural, des équipes sont constituées autour d’un assistant professionnel qui accompagne et guide les apprentis. Cette initiative pédagogique est une opportunité unique pour ces derniers d’être associés au processus de création d’un des plus grands artistes américains.
Enfin, l’exposition au Musée Juif de Belgique est l’occasion de lancer en Europe une application pour smartphone dédiée à l’artiste et à son œuvre, développée par Microsoft avec la Collection LeWitt. Fidèle à la volonté de Sol LeWitt de rendre l’art accessible à toutes et tous, cette application offrira aux visiteurs une expérience immersive et éducative inédite.
Wall Drawing #528G, 1987, india ink and color ink wash. Installation view at the Jewish Museum of Belgium (c) Private Collection, Belgium / Image: Hugard & Vanoverschelde
Fils de parents juifs originaires de Transylvanie (actuelle Roumanie), Julien Friedler naît à Bruxelles en 1950. Il est l’auteur d’une œuvre profondément atypique, destinée à se mouvoir et à se transformer.
Le cycle de peintures sur papier proposé dans cette exposition nous livre un voyage intime, sous forme d’associations libres, que Julien Friedler restitue dans une œuvre forte, suggestive, archétypale. Celle-ci relève d’une rêverie introspective, transcription imaginaire d’une réalité ambiguë passant de l’émerveillement au désenchantement, du rayonnement à l’expression inquiétante des forces obscures qui l’habitent. Les évocations nées de cette plongée quasi-hypnotique dans le monde inconscient se révèlent par le geste et la couleur pour s’inscrire en une écriture presque automatique, telle une trace instinctive, sur le papier.
”Une collection est un état d’esprit.” Galila Barzilai Hollander
« Works on Paper » propose une incursion dans l’univers foisonnant de Galila Barzilai Hollander, collectionneuse belge née à Tel Aviv. Depuis quinze ans, cette personnalité hors du commun assemble les œuvres d’art contemporain dans une collection qui fait le récit de sa propre histoire : en filigrane des œuvres réunies, se manifeste un désir impérieux de réinvention de soi.
L’exposition propose une coupe claire dans cet univers pléthorique, en présentant une sélection choisie d’œuvres sur papier. Les visiteurs y découvrent comment des artistes internationaux (Jonathan Callan, Jae Ko, Anish Kapoor, William Klein, Angela Glajcar, Andrea Wolfensberger, Brian Dettmer, Haegue Yang e.a) réinventent ce matériau quotidien, usuel, pour en faire des objets d’art d’une puissance inattendue. Collages, sculptures, inscriptions, installations ou bijoux se côtoient, rappelant la personnalité ex-centrique de la collectionneuse, mais proposant aussi une réflexion sur l’art de la diversion. Le travail sur papier s’assimile ici à un royaume du détournement, où chaque œuvre se joue de notre perception autant que de nos jugements.
Du 15 octobre 2021 au 31 mars 2022, le Musée Juif de Belgique vous présente son nouveau projet pédagogique « Images caricaturales des Juifs à travers l’Histoire. Esquisse d’une collection insolite ».
À travers un aperçu de l’extraordinaire collection rassemblée par Arthur Langerman, Belge d’origine anversoise né en pleine guerre, il donne à voir un aperçu de la folie collective que représente l’antisémitisme visuel, phénomène qui est suivi ici sur différents continents et plusieurs siècles. De l’antijudaïsme païen et religieux à l’antisémitisme social et politique, ce projet didactique présente un regard aussi inédit que saisissant sur la représentation des Juifs, du Moyen Age à nos jours, ainsi que sur les stéréotypes qui leurs sont attachés.
La présentation des fac-similés imprimés sur multiplex se décline en tableaux, gravures, statuettes en bois, photographies, archives, posters, cartes postales, ainsi que des objets insolites comme de chopes à bière, cagnottes, plaques émaillées, cendriers ou boîtes d’allumettes. Tout en proposant des images de toutes origines, les concepteurs ont choisi de mettre un focus particulier sur les illustrations « belges : de la prétendue profanation des hosties de Bruxelles (1370) jusqu’aux vignettes textiles confectionnées par certains acteurs du Carnaval d’Alost, la Belgique n’est en effet pas en reste.
Les panneaux sont accompagnés d’objets et pièces d’archives issues des collections du Musée Juif de Belgique. Un module vidéographique, dédié au collectionneur Arthur Langerman, propose, enfin, de découvrir son histoire personnelle, procurant un éclairage sur son parcours atypique et sur sa motivation, animée par le devoir de mémoire.
Le Musée Juif de Belgique présente ce projet dans le cadre de son Service éducatif, labellisé par le département Démocratie ou Barbarie de la Fedération Wallonie-Bruxelles. À travers des visites guidées, le service éducatif propose d’interroger l’utilisation de stéréotypes, hier et comme aujourd’hui. Nos workshops « Let’s meet a Jew », en particulier l’activité « Mythes et Stéréotypes », sera proposé en lien avec cette exposition pédagogique ainsi que la possibilité d’organiser une rencontre avec un témoin de la Shoah.
L’exposition
Mêlant photographies, vidéos et supports manuscrits, l’exposition place en son coeur un espace-temps aussi précis qu’emblématique : l’île de Lesbos au cours de l’année 2020. Située en mer Egée, à quelques kilomètres des côtes turques, cette île a connu en 2020 une succession de crises qui en font un point nodal de notre histoire et de notre conscience. C’est à ce titre que le Musée Juif de Belgique a imaginé cette exposition, création originale qui interroge des thématiques qui font écho à l’histoire longue des collectivités juives : l’exil, la violence, la solidarité.
Montré pour la première fois, le travail que Mathieu Pernot a mené à Lesbos en 2020 est ici ancré dans une œuvre au long cours. Depuis plus de dix ans, le photographe se confronte à la question migratoire et à la présence des demandeurs d’asile sur le continent européen. Si les premières images rendaient compte d’une forme d’invisibilité de ces individus cachés sous des draps dans les rues de Paris ou chassés de la forêt de Calais, les séries réalisées par la suite explorent de nouvelles formes de récits partagés. En recueillant des textes écrits sur des cahiers d’écoliers ou en réceptionnant des images enregistrées sur leur téléphone portable, l’auteur se fait aussi le passeur de « la vie des autres », indiquant combien celle-ci, avant même d’être celle des autres, est une Histoire commune qu’il faut raconter ensemble.
Lauréat du Prix Cartier-Bresson 2019, Pernot s’inscrit dans la démarche de la photographie documentaire pour finalement en détourner les protocoles. Interrogeant sa propre pratique, explorant les formules alternatives, son travail construit ce qui manque si souvent, des récits à plusieurs voix.
Publié aux éditions GwinZegal et réalisé dans le cadre de l’exposition « Something is Happening » organisée par le Musée Juif de Belgique, « Ce qu’il se passe. Lesbos 2020 » est en vente à l’accueil de notre musée.
Sorti de presse en mai 2021, cet ouvrage nous immerge dans le travail photographique que Mathieu Pernot a mené auprès des migrants du camp de Moria. Dans ce récit en images, le lauréat du prix Cartier-Bresson 2019 nous emmène, au fil des chapitres, « Sur le chemin », « Traverser la passerelle », « Construire un abri », « Faire un feu », « Attendre ». L’ouvrage bascule en nous montrant « Ce qu’il se passe » quand tout est soudain détruit par un geste de désespoir qui rappelle la tragédie classique, et qu’il n’y a plus qu’à « Sauver ce qui peut l’être » et à « Tout recommencer ».
En prélude à la rétrospective du photographe français Mathieu Pernot, le Musée Juif de Belgique présente à partir du 30 avril une exposition de groupe avec des œuvres d’Armando Andrade Tudela, Marianne Berenhaut, Heidi Bucher, Miriam Cahn, Latifa Echakhch, Sigalit Landau, Alina Szapocznikow, Naama Tsabar et Lawrence Weiner.
Une proposition d’Eloi Boucher en collaboration avec le Musée Juif de Belgique
Ellis Island est « cet étroit banc de sable à l’embouchure de l’Hudson », un îlot face à Manhattan. Il a été l’entrée principale de nombre de communautés arrivant sur le sol américain entre 1892 et 1924. Près de seize millions d’émigrants – majoritairement d’Europe mais aussi de pays arabes – y sont passés en transit et ont été amené à subir toute une série d’examens médicaux et psychologiques, mais aussi à changer d’identité. Georges Perec, écrivain d’origine juive polonaise, nous offre une description minutieuse de ce « non-lieu » dans un texte écrit en 1979. Un lieu utopique où on s’oublie, où le corps et l’identité se transforment, un lieu où on laisse aussi place aux rêves et à l’espoir d’un monde meilleur.
Dans la suite du récit de Perec, l’exposition au Musée Juif de Belgique nous concentre sur la manière dont les artistes contemporains traitent le thème de l’exil et comment ils confrontent le monde en tant que lieu de dispersion, d’enfermement et d’errance. Ellis Island explore le déracinement et l’émigration comme un état mental ou physique, mais aussi comme un « catalyseur » de création où sont mis en œuvre des processus artistiques d’assemblage et de fragmentation.
L’exposition Ellis Island prend place dans le nouveau Project Space du Musée Juif, lieu dédié à des projets nouveaux et expérimentaux. Il s’agit d’un espace d’exposition intime (70 m2), tourné vers les pratiques artistiques contemporaines et portant un regard critique sur les thèmes structurels abordés par le musée.
PROLONGÉE JUSQU’AU 25 AVRIL 2021
Home constitue la première rétrospective consacrée au travail d’Assaf Shoshan (°1973), photographe et vidéaste qui vit et travaille entre Paris et Tel Aviv. Cette exposition inédite retrace le fil d’une œuvre sensible et engagée, réalisée sur une dizaine d’années entre le Moyen-Orient et l’Europe, avec l’Afrique en toile de fond. Formé à la philosophie, avant de se consacrer à la photographie, Shoshan sonde inlassablement le monde, à travers les notions de territoire, d’identité et d’appartenance, au-delà des frontières tangibles. Habitée par le thème du déracinement, son œuvre porte un regard subtil et délicat sur une humanité en errance.
Ses paysages et ses portraits évoquent une attente ancestrale, dénuée de mélancolie. Son approche empathique, à la fois documentaire et autobiographique, donne naissance à des images énigmatiques à mi-chemin entre réalité et fiction. En mettant en perspective la réalité des exilés d’aujourd’hui, Shoshan évoque en filigrane l’histoire du peuple juif, traversé par l’exode et les questions de l’abandon et de l’acceptation. Mais son obsession pour le thème de l’exil rejoint aussi sa propre histoire: appartenant à la troisième génération d’exilés juifs installés en Israël, ayant lui-même fait le choix d’aller vivre dans un pays étranger, Shoshan est intimement travaillé par la question de l’attachement à un lieu. À partir de l’expérience d’un sentiment d’étrangeté, l’artiste israélien déploie une œuvre visuelle unique. Il invente une poétique de la clandestinité, impulsée par cette interrogation: à quel territoire se vouer dans un monde aux contours flous?
À découvrir du 7 octobre 2020 au 25 avril 2021 au Musée Juif de Belgique.
« Je ne fais pas de photos de guerre. Mon travail ne parle jamais directement du conflit qui sévit ici depuis 100 ans. Mais l’inquiétude, l’attente, l’absence liées à cette guerre sont toujours mystérieusement présentes. »
— Assaf Shoshan
L’histoire du Maroc incarne un cas exceptionnel de convivialité judéo-musulmane. Présents depuis plus de deux mille ans, Juifs et Musulmans ont vécu côte à côte pendant des siècles. A travers ces photographies, les objets, coutumes et traditions de ces femmes et hommes nous sont révélés. Une centaine de clichés inédits pris par Aron Zédé Schulmann au début des années 1950, pour immortaliser l’histoire des Juifs du Maroc, fut présentée.
Cette exposition est réalisée en coopération avec le CCJM. Elle est accompagnée de textes rédigés par les élèves du Lycée Guy Cudell de Saint-Josse qui, encadrés par leurs professeurs de français et d’histoire, ont décidé d’élargir le thème original en se focalisant sur les rapports entre Juifs et Musulmans de la naissance de l’Islam jusqu’au au déclin de l’Empire ottoman.
Cette exposition est itinérante. Elle a été présentée à la Maison Communale de St Josse du 26 janvier au 3 février, dans quatre Maisons de quartier de la Ville de Bruxelles (Midi, Haren, Willems et Rossignol), du 9 février au 3 mars, à la Maison des Cultures et de la Cohésion Sociale à Molenbeek du 9 au 26 mars, au Parlement bruxellois en mai et à la Maison Communale d’Evere en septembre 2017. Cette exposition a connu un véritable engouement et nous a permis de toucher des publics très variés, en allant directement sur place, dans des communes où les habitants ne franchissent pas toujours les frontières invisibles de l’espace bruxellois.
Elle fut accompagnée de nombreuses activités dont des conférences, projections de films, ateliers de calligraphie, ateliers olfactifs et concerts. Le dossier pédagogique suivant est mis à la disposition des professeurs, animateurs et encadrants.
Plus de 180 nationalités se côtoient aujourd’hui à Bruxelles. Au-delà des chiffres, chacun de ces émigrés a son histoire, son parcours, ses espoirs.
Depuis 1830, différentes vagues d’émigration se sont succédé. Pourquoi ces femmes et ces hommes ont-ils quitté leur pays ? Bruxelles a-t-elle été, pour eux, une terre d’accueil ?
Cette exposition raconte comment la capitale belge s’est peu à peu transformée en « ville-monde ». Elle retrace sur près de deux siècles le parcours de ces étrangers installés à Bruxelles pour quelques mois ou pour toujours, à travers les objets qu’ils ont emportés avec eux, leurs témoignages personnels ou leurs photographies de famille.
Outre ce volet historique, « Bruxelles, terre d’accueil ? » présente le travail de Kika Nicolela, Thomas Israël, DK Ange, Nadia Berriche, Thomas Marchal, Christopher de Béthune, le collectif Farm Prof, In Your Box Project, Ilyas Essadek et Herman Bertiau, artistes basés à Bruxelles (photographes, street artists, sculpteurs, vidéastes) qui abordent la question migratoire et la diversité culturelle dans le Bruxelles d’aujourd’hui.
Des projections de films, des performances artistiques participatives, des conférences et des ateliers ponctueront cette exposition organisée par le Musée Juif de Belgique et les Archives de l’Etat et qui a bénéficié du concours du Centre de la Culture Judéo-Marocaine. Elle sera accompagnée d’un numéro spécial de l’Agenda Interculturel réalisé par le Centre Bruxellois d’Action Interculturelle. Cette exposition est trilingue : français, néerlandais et anglais.
Présentant des costumes, dessins, photos et vidéos, le « Chantier Poétique » a été initié par l’artiste bruxellois Stephan Goldrajch au Musée Juif de Belgique à partir de 2015. Son projet fait entrer en résonance histoires fondatrices de la Bible et transformation du bâtiment du Musée. Ce jeune artiste plasticien, qui s’est associé pour ce projet à la photographe Myriam Rispens, manie différentes disciplines (dessin, crochet, tissage, broderie, couture…). Il vit son travail de créateur comme une réponse à l’impératif de « créer du lien ». Reconstruire des systèmes de parenté entre l’homme et son environnement, et entre des cultures, telle est la gageure de sa démarche plastique et politique.
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