L’exposition Arié Mandelbaum est une création originale du Musée Juif de Belgique. Souvent exposé en Belgique comme à l’étranger, le travail du peintre Arié Mandelbaum (°1939, Bruxelles) n’avait pourtant jamais fait l’objet d’une rétrospective. Pour la première fois, productions anciennes et créations récentes sont mises en dialogue, dans un riche parcours présentant une quarantaine d’œuvres s’étalant de 1957 à 2022.
Fils d’immigrants juifs polonais, Arié Mandelbaum commence à peindre à l’âge de seize ans. Dès 1960, il présente une première exposition personnelle, avant de remporter cinq ans plus tard le prix de la Fondation belge de la Vocation. À l’expressionisme exacerbé de ses débuts, succède à partir des années 1980 une expression plus retenue, donnant naissance à des œuvres à la fragilité troublante qu’il poursuit jusqu’à aujourd’hui.
Les œuvres présentées proviennent des collections du Musée Juif de Belgique, mais aussi d’institutions comme le Musée d’Ixelles, le Musée de la Banque nationale de Belgique ou encore les collections de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Nombre de collections privées ont également été mobilisées, notamment celles de particuliers ou encore la Belfius Art Collection.
L’exposition s’articule en différents chapitres thématiques. On découvre d’abord la manière dont le peintre traite la question de l’intimité et la famille, avant que la politique – la contestation de 1968, la guerre du Vietnam – ne vienne télescoper ces questionnements intérieurs. Le parcours se poursuit par l’exploration de l’autoportrait et du corps, deux thèmes qui montrent comment le travail d’Arié Mandelbaum se transforme en une réflexion sur la trace, l’absence, l’effacement. La violence politique – la torture à Abu Ghraib, l’assassinat de Lumumba – fait alors un retour marqué dans son travail. Au cours des deux dernières décennies, celui-ci est toujours plus marqué par la mémoire de la Shoah – comme un retour du refoulé chez cet enfant caché durant la Seconde Guerre mondiale.
Arié Mandelbaum, Sans titre, 1987, 150 x 162 cm, technique mixte sur toile, collection Hugo Godderis, Veurne © Jan Van Goidsenhoven
Arié Mandelbaum, 2021 © Anass El Azhar Idrissi
Arié Mandelbaum, L’Amandier de Fontenoille, 1989, 162 x 150 cm, acrylique sur toile, collection Hugo Godderis, Veurne © Jan Van Goidsenhoven
Arié Mandelbaum, L’assassinat de Patrice Lumumba, Maurice M’Polo et Joseph Okito – 2 – La Villa Brouwez, 2011, 180 x 210 cm, fusain et craie de couleur sur papier marouflé sur toile, Musée Juif de Belgique, Bruxelles © Anass El Azhar Idrissi