Né en 1961 à Bruxelles, Stéphane Mandelbaum produit de façon compulsive dès l’enfance des séries de dessins, dont on retrouve l’essentiel dans cette exposition monographique construite à la manière d’un récit. À l’âge de 25 ans, il est assassiné dans de sombres circonstances par la pègre. « À force », résume l’un des meilleurs spécialistes de son œuvre, « Mandelbaum est devenu ce qu’il mettait sur le papier ».
On peut lire l’œuvre iconoclaste de Stéphane Mandelbaum comme le journal intime d’un artiste, qui, d’une part se crée en personnage romanesque, et d’autre part suit une quête d’identité porté par son héritage juif.
Pêle-mêle de destins entrelacés (il se passionne pour Pasolini, Bacon, Rimbaud), d’images projetées (l’écriture yiddish le fascine) mais aussi confrontés au réel (les braquages du milieu belge), les dessins de Mandelbaum posent un imaginaire sur le papier, et laissent cours à une large part d’aléatoire dans le processus artistique. Il en résulte un travail expressionniste et ambigu et dont se détache une forte volonté d’offenser.
Après le Centre Georges Pompidou à Paris, le Musée Juif de Belgique aura le plaisir d’accueillir cette exposition du 14 juin au 22 septembre 2019.
Crédits photos : ® Isabelle Arthuis