Le jeudi 3 juin de 17h à 22h, les Nocturnes au Musée Juif de Belgique vous mettent des petites étoiles dans les yeux.

Aiguisez votre regard grâce à nos standing guides qui répondent à toutes vos questions au coeur de nos deux nouvelles expositions temporaires :

  • Mathieu Pernot. Something is happening. Mêlant photographie et vidéo, cette exposition retrace le destin des réfugiés échoués sur l’île de Lesbos au cours de l’année 2020. Est aussi présenté, en écho, le travail au long cours que le photographe français Mathieu Pernot consacre aux exclus et aux invisibles. 
  • Ellis Island. Prenant comme point de départ le livre éponyme que Georges Perec consacre à l’exil, cette exposition présente dans le Project Space du Musée une dizaine d’artistes contemporains de renommée internationale, dont Miriam Cahn, Latifa Echakhch, Sigalit Landau et Alina Szapocznikow.

Discours de Monsieur Philippe Blondin, Président du Musée Juif de Belgique

Nous commémorons pour la septième année consécutive l’attentat qui s’est déroulé en nos murs le 24 mai 2014.

Ce jour-là, à 15h38, se trouvait, dans l’entrée du musée, Emmanuel et Myriam Riva, touristes israéliens venus en Belgique pour fêter leurs 25 ans de mariage. Un membre de l’Etat islamique les a abattu d’une balle dans la tête, à bout touchant , avec son revolver. Puis, le tueur, devant la porte de l’accueil, a saisi dans son sac, qu’il avait déposé au sol, sa Kalachnikov et a abattu notre jeune et chaleureux Alexandre Strens qui tentait de protéger notre bénévole Dominique Sabrier. Celle-ci qui s’abritait derrière son bureau a été abattue, à son tour. Le tueur, son œuvre accomplie, retourne tranquillement pour se reposer durant une semaine à Molenbeek et enregistre son exploit en prononçant entre autres, les paroles suivantes : « nous mettrons Bruxelles à feu et à sang ». Paroles lourdes de sens et prémonitoires.

Tous, nous avons été saisis par ce tremblement de terre qui visait un musée juif, lieu de culture, d’intelligence, de partage. L’Etat islamique, par le bras de ce tueur programmé, assouvissait toutes ses haines :
La haine des Juifs, longue tradition de judéophobie et de judéocide
la détestation de l’intelligence et de la culture en général
L’éradication de notre histoire, notre civilisation dans l’abomination de nos valeurs démocratiques
La destruction de notre vivre ensemble dans le respect de l’autre soi-même

A l’époque, nos Autorités n’ont pas compris ou n’ont pas voulu comprendre toute la portée de cet acte. Ce premier tremblement de terre qui visait un musée juif était porteur d’une menace bien plus lourde. D’autres tremblements de terre, encore plus destructeurs, suivraient. L’année 2015, année horribilis.
Pour aborder une des abominations de l’Etat islamique, le domaine de la culture, nous avons assisté à un véritable génocide :
Destruction de Palmyre, Ninive, Raqqa, Mossoul,
Attentat au Musée du Bardo à Tunis,
Charlie-Hebdo, le Bataclan,
Destruction des bibliothèques et manuscrits anciens de Tombouctou.
Et puis, pour remplir un autre objectif qui vise notre mode de vie et notre société ouverte, l’attentat de Maelbeek et de Zaventem pour tuer des citoyens de toutes confessions riches de leur histoire et de leur passé.

Combien de familles dans le deuil, combien de familles marquées à jamais par une douleur imprescriptible, combien de personnes blessées dans leur chair et dans leur cœur.
Et je pense à la maman d’Alexandre, à Alexia et ses frères.
Et je pense aux filles des Riva, Shira et Ayelet, trop tôt orphelines.
Et à Oriana, fille de Dominique et à son frère, Bernard.

Alors, Mesdames, Messieurs, je vous le demande très solennellement :
N’oubliez pas cet attentat, prémonitoire, du Musée Juif de Belgique en 2014 !

PROLONGÉE JUSQU’AU 25 AVRIL 2021

Home constitue la première rétrospective consacrée au travail d’Assaf Shoshan (°1973), photographe et vidéaste qui vit et travaille entre Paris et Tel Aviv. Cette exposition inédite retrace le fil d’une œuvre sensible et engagée, réalisée sur une dizaine d’années entre le Moyen-Orient et l’Europe, avec l’Afrique en toile de fond. Formé à la philosophie, avant de se consacrer à la photographie, Shoshan sonde inlassablement le monde, à travers les notions de territoire, d’identité et d’appartenance, au-delà des frontières tangibles. Habitée par le thème du déracinement, son œuvre porte un regard subtil et délicat sur une humanité en errance.

Ses paysages et ses portraits évoquent une attente ancestrale, dénuée de mélancolie. Son approche empathique, à la fois documentaire et autobiographique, donne naissance à des images énigmatiques à mi-chemin entre réalité et fiction. En mettant en perspective la réalité des exilés d’aujourd’hui, Shoshan évoque en filigrane l’histoire du peuple juif, traversé par l’exode et les questions de l’abandon et de l’acceptation. Mais son obsession pour le thème de l’exil rejoint aussi sa propre histoire: appartenant à la troisième génération d’exilés juifs installés en Israël, ayant lui-même fait le choix d’aller vivre dans un pays étranger, Shoshan est intimement travaillé par la question de l’attachement à un lieu. À partir de l’expérience d’un sentiment d’étrangeté, l’artiste israélien déploie une œuvre visuelle unique. Il invente une poétique de la clandestinité, impulsée par cette interrogation: à quel territoire se vouer dans un monde aux contours flous?

À découvrir du 7 octobre 2020 au 25 avril 2021 au Musée Juif de Belgique.

Les super-héros ont de tous temps fasciné les enfants et les adultes. Leur monde est le reflet de notre société, une sorte de miroir grossissant des hommes dont ils sont une version magnifiée. Leurs aventures, bien que fictives, nous avertissent contre nos propres travers et nous préviennent contre toutes sortes de maux.

Ces héros « surdimensionnés » ont suscité l’intérêt du Lycée Guy Cudell, une école d’enseignement général, technique et professionnel située à Saint-Josse-ten-Noode et fréquentée par des élèves de plus de 45 nationalités différentes. Durant plusieurs mois, les étudiants et leurs enseignants ont exploré le monde des comics books en menant, sur base de l’exposition « Superheroes never die » du Musée Juif de Belgique, le projet « You can’t build the world alone » soutenu par la FWB et le Décret Culture Ecole et Equal Brussels – Région de Bruxelles-Capitale.

La production finale de ce projet est présentée sous la forme d’une nouvelle exposition agrémentée d’une dizaine d’œuvres d’art réalisées par les élèves sous la direction de Samuel Idmtal, artiste spécialiste en street art. À travers une dizaine de portraits et de témoignages poignants, les jeunes créateurs nous proposent leur vision du super-héros. Cette belle initiative pédagogique a mobilisé différentes disciplines (français, histoire, sciences, anglais, éducation artistique, philosophie) et a permis le travail croisé de nombreuses classes, de la 1C à la 7PM.

Sans l’engagement formidable de Sabiha El Youssfi et le service éducatif du musée cette exposition serait devenue un dommage collatéral de la pandémie. Nous sommes fiers de la montrer avec un an de retard pour honorer le travail de tous les élèves qui ont participé.

Regards croisés sur l’exposition Home, avec le rabbin Delphine Horvilleur et l’artiste Assaf Shoshan

Le 20.04.21 à 19h30 sur Zoom

Le 4 novembre 1995, deux amis assistent avec douleur à l’assassinat de Yitzhak Rabin qui tombe sous les balles d’un jeune homme opposé au processus de paix israélo-palestinien. Le rabbin Delphine Horvilleur et Assaf Shoshan ne sont alors encore que deux étudiants et cet événement va bouleverser leur rapport avec la terre d’Israël. Violemment arrachés à un idéal naïf de gauche pacifique, tous deux se retrouvent comme orphelins d’un pays qu’ils reconnaissent plus. Ils décident chacun de poursuivre leur chemin autre part, de chercher une terre d’accueil où plonger leurs racines et construire leur identité, leur foyer. Entre abandon et acception, attachement et exil, déracinement et reconstruction, ils nous racontent leur histoire à travers les œuvres de l’exposition Home.

Delphine Horvilleur est rabbin et écrivain. Ordonnée rabbin au Hebrew Union College à New York en 2008, elle est depuis lors rabbin de la communauté JEM à Paris. Elle est également directrice de la rédaction de la revue Tenou’a et anime les Ateliers Tenou’a, moments d’étude et de dialogue qui réunissent des centaines de personnes chaque mois. Elle est, notamment l’auteure de Vivre avec nos morts (Grasset, 2021), Réflexion sur la question antisémite (Grasset, 2019), Comment les rabbins font des enfants; Sexe, transmission, identité dans le judaïsme (Grasset, 2015).

Assaf Shoshan (né en 1973 à Jérusalem, vit et travaille entre Paris et Tel Aviv). Photographe et vidéaste, Assaf Shoshan interroge un monde où les frontières apparaissent et disparaissent sans fin, un monde où le temps est ressenti différemment. Entre réalité et fiction, l’œuvre d’Assaf Shoshan est empreinte d’une portée poétique, contemplative mais également fortement politique. Elle s’ouvre sur une dimension humaine fondamentale : la quête d’identité, le sentiment de l’exil et de l’appartenance. Il est nominé de l’édition du Prix Elysée 2020-2022 pour son œuvre Ten Years of Solitude (2019).

La rencontre sera animée par Bruno Benvindo, commissaire de l’exposition Home.

Delphine Horvilleur © Patrice Normand

Sous l’impulsion de la Ville de Bruxelles et l’Echevine de la Culture, du Tourisme et des Grands événements Delphine Houba, le Musée Juif de Belgique ainsi que 21 autres musées ouvrent leurs portes gratuitement pour les étudiants de l’enseignement supérieur pendant les vacances de Pâques. Objectif : répondre à l’isolement des jeunes en leur proposant sans débourser un euro, de profiter des riches collections et des expositions des musées de la ville.

Pour planifier sa visite, réserver un ticket à 0€ via notre billetterie en ligne (sur présentation de la carte d’étudiant)
Découvrez le programme complet

Tout comme Golem, les familles et leur bulle sociale sont les bienvenues au Musée pendant les vacances de Pâques. Tous les jours (du mardi au dimanche), de 13h à 17h, un.e de nos guides vous accueillera (30 minutes par bulles familiales) pour partager avec vous ses connaissances et répondre à toutes vos questions.

Réservations obligatoires : frievancamp@mjb-jmb.org  

[YouTube Live] Concert de clôture de Joëlle Strauss le 28 février à 18h

Joëlle STRAUSS débute le violon à l’âge de 4 ans ; elle complète ses études musicales par le chant et le piano avant d’obtenir ses diplômes dans les Conservatoires Royaux de Mons et de Bruxelles.  Après une formation classique de haut niveau, son intérêt pour le violon la pousse à se perfectionner dans d’autres styles, tzigane, klezmer, jazz, oriental, auprès des plus grands maîtres. Son cheminement personnel, influencé par ses origines plurielles, ses voyages, ses rencontres, ses expériences multiculturelles, l’amène à développer, aussi bien au violon qu’au chant, un style de jeu unique, très particulier et reconnaissable, empreint d’une grande sensibilité et d’une virtuosité rare. Son éclectisme et sa curiosité la dirigent également vers  l’étude de l’histoire des musiques du monde. 
En effet, passionnée par l’Histoire, elle aime raconter les musiques qu’elle joue et chante. Après de nombreuses recherches et lectures, elle donne actuellement des conférences sur l’histoire du Tango, du Jazz, du Flamenco, du Klezmer, et des musiques d’Europe de l’est. Par sa maîtrise du violon et du chant, Joëlle Strauss défend vigoureusement une culture dans laquelle elle retrouve une partie de ses racines, certes, mais s’emploie surtout à la diffuser en allant à la rencontre des autres, afin que ce patrimoine musical soit reconnu et reprenne vie. 

Concert organisé en collaboration avec la Maison de la Culture Juive. Pour plus de musique, abonnez-vous à leur newsletter!

Table littéraire avec Nathalie Skowronek le 26 février à 18h

Inscrivez-vous jusqu’au 24 février au plus tard : https://bit.ly/3drK9HQ

Librement inspiré du traditionnel « Limmud », How Do You Jew est un forum autour de la vie juive dans toutes ses dimensions, qui aura lieu cette année virtuellement au Musée Juif de Belgique tout le mois de février. Cette édition fait honneur aux femmes avec le choix d’une thématique engagée : sous le signe du slogan « No Women No culture », assurément féministe, How Do You Jew invite cette année à réfléchir plus particulièrement sur l’importance des femmes au sein du judaïsme et de la culture.

Nathalie Skowronek est née à Bruxelles en 1973. Après une agrégation de lettres, elle travaille dans l’édition puis pendant sept ans dans le prêt-à-porter pour femmes. Elle revient à la littérature en 2004 en créant la collection « La Plume et le Pinceau » pour les éditions Complexe. Elle publie son premier roman, Karen et moi (Arléa, 2011), à trente-sept ans, premier volet d’une trilogie familiale qui nous mène des shtetls de Pologne jusqu’au Sentier en passant par Auschwitz. Suivront Max, en apparence (Arléa, 2013) et Un monde sur mesure (Grasset, 2017). En 2015, elle fait paraître un essai, La Shoah de Monsieur Durand (Gallimard, 2015) où elle montre que le devoir de mémoire cesse d’être opérant après 70 ans. La carte des regrets, paru en février 2020 aux éditions Grasset, a obtenu l’European Union Prize for Literature 2020 pour la Belgique.

La rencontre sera animée par Carmela Chergui, éditrice (Éditions Tusitala).

©JF Paga-Grasset

[ZOOM] Rencontre avec Pauline Bebe le 23 février à 18h

Librement inspiré du traditionnel « Limmud », How Do You Jew est un forum autour de la vie juive dans toutes ses dimensions, qui aura lieu cette année virtuellement au Musée Juif de Belgique tout le mois de février. Cette édition fait honneur aux femmes avec le choix d’une thématique engagée :  sous le signe du slogan « No Women No culture », assurément féministe, How Do You Jew invite cette année à réfléchir plus particulièrement sur l’importance des femmes au sein du judaïsme et de la culture.

La pratique rigoriste du judaïsme inclut de nombreuses règles et commandements qui rejaillissent sur nos communautés, au quotidien. L’ensemble de ces lois concernant les droits et devoirs de la femme juive, contrarient les personnes séculaires juives qui les trouvent restrictives et parfois misogynes. D’autre part, les femmes juives traditionnelles soucieuses de garantir la paix familiale, les investissent comme des lois inaliénables et/ou comme une valeur sociale.
Faisons ensemble la part des choses. Quelles sont les lois héritées du Moyen-Âge ou de la Renaissance ? La misogynie dans la tradition est-elle une relique d’un passé révolu, ou bien est-elle une manière d’écarter les femmes de la vie active ?

Pauline Bebe est rabbin de la Communauté Juive Libérale -Ile de France, dans le 11ème arrondissement à Paris. Elle a été ordonnée en 1990 devenant la première femme à être rabbin en France et en Europe continentale après la guerre. Elle est titulaire d’un DEA d’hébreu et d’études juives de l’INALCO. Elle est membre du bureau de l’Association des Rabbins libéraux européens (ERA), du Collège des fondateurs du programme Emouna-l’Amphi des Religions à Sciences-Po Paris, enseigne au Collège des Bernardins et a créé l’Ecole rabbinique de Paris. Elle est auteure de nombreux livres dont « Le cœur au bout des doigts » (Actes Sud), « la Torah pour les Nuls en 50 notions clés » (First), « Saisir le merveilleux dans l’instant » (Le Passeur) et directrice éditoriale de « La torah commentée pour notre temps », H. Fields, (Le Passeur).

Rencontre organisée en collaboration avec la Maison de la Culture Juive. Pour plus de culture juive, abonnez-vous à leur newsletter!